le master pt 1
Chez moi, à Lancaster, j’ai eu la chance qu’il y ait une université où je pouvais faire un master en philosophie. Cependant, comme la plupart des écoles de philosophie anglaise, l’orientation de ma première rencontre avec ce domaine était à travers la perspective de la philosophie qu’on dit « analytique ».
Apparemment, comme j’étais sur le point de le découvrir, l’autre approche philosophique qu’on dit « continentale » est assez méprisée dans les échelons du « vrai » monde philosophique : les héritiers de Hume, Russell et Wittgenstein. Je me ressouviens, c’était dans un de mes premiers séminaires où le prof avait fait référence à cette autre tradition philosophique qui, selon lui, n’était pas vraiment une tradition philosophique. Peut-être c’était une sorte de provocation ou une plaisanterie, mais j’étais assez choqué à recevoir ça. Un peu plus tard j’ai choisi de faire un module de recherche sur la fracture entre les mondes philosophiques « analytique (anglo-saxonne) » et celles des « continentales », et j’étais vraiment surpris à découvrir que mon superviseur de ma recherche était le même prof ! Finalement, il n’était pas si rancune vers les philosophes de l’autre côté de la manche.
À mon avis la méfiance évidente entre les deux côtés de monde philosophique reste un phénomène assez curieux. Il y a, à la fois un aspect historique, ancré dans les conflits des deux guerres mondiales et aussi peut-être une rivalité pérenne entre l’Empire britannique et les puissances de continent européen, dont les Allemands et les Françaises. Mais de plus, il y a un vrai clivage conceptuel, laquelle est en partie provoquée par l’ascendance de la science dans le dix-huitième et dix-neuvième siècle. Quand le maternalisme empirique de la science moderne avait montré semble-t-il que les questions métaphysiques étaient dépassées, la philosophie avait eu seulement deux chemins à prendre : soit de devenir le serviteur de la méthode scientifique, soit essaye de regarder au-delà de la science où il tenterait une métacritique du projet de modernité. La question de la science donc semble être un thème recourant, une protagoniste qui cache par son ubiquité.
Si vous souhaitez en savoir plus sur la « division » voici la bibliographie de mon essai sur ce thème.